Sécurité routière - Danger du texting et du téléphone au volant

Mis à jour le 25/09/2016

Amiens, Béthune, Dunkerque, Lens, Lille et Valenciennes... font partie des 40 villes de France, où la Sécurité routière a choisi d’afficher 6 phrases incisives à l'arrière des bus, dans le flot de la circulation, pour provoquer la prise de conscience des conducteurs qui auraient l'envie irrésistible - mais dérisoire - de textoter au volant ou de téléphoner.

A l’heure des chasses aux Pokémon, des messages postés non stop sur les réseaux sociaux, la Sécurité routière rappelle les risques de tels comportements sur la route. Ces messages courts, affichés à l’arrière des bus, sont conçus pour provoquer un déclic chez celui qui s’apprête à textoter ou téléphoner et ainsi le convaincre de ne pas le faire.

Un conducteur sur 2 déclare qu’il lui arrive de consulter son téléphone au volant et, plus grave encore, un sur 10 reconnaît lire ou écrire des messages en conduisant.

Ces pratiques interdites, mais de plus en plus fréquentes, obligent le conducteur à quitter la route des yeux pendant au moins 5 secondes. Pendant ce moment de distraction, à 50 km/heure en ville, un véhicule parcourt 70 mètres, augmentant par 23 le risque de provoquer un accident grave.

Dans le département du Nord, l’analyse de l’accidentologie montre que 9 accidents ayant entraîné la mort de 10 personnes sur 68 à la date du 31 août 2016 peuvent avoir été vraisemblablement et principalement causés par une utilisation inappropriée de distracteurs, soit près d’un accident mortel et d’un tué sur 6.

Une corrélation assez marquée est constatée entre la conduite autoroutière et l'usage des distracteurs : 6 accidents sur 9 ont eu lieu sur autoroute, dont 4 sur l'autoroute A27 (5 tués). Ces accidents ont occasionné 7 tués, soit 2/3 des tués sur autoroute (de janvier à août 2016, 11 personnes décédées sur l'autoroute).

Plusieurs éléments peuvent expliquer ce constat : les conducteurs pensent à une zone plus sécurisée, en ligne droite, sans intersection ; le trafic chargé et les ralentissements incitent les conducteurs à téléphoner pour prévenir de leur retard ; l'association distracteurs et non respect des distances de sécurité augmente considérablement le risque d'accident ; en zone autoroutière la constatation d'infractions sur les distracteurs est plus complexe qu'en agglomération.

Téléphone au volant - Les chiffres clés

Téléphoner au volant multiplie par 3 le risque d’accident.
Près d’1 accident corporel sur 10 est lié à l’utilisation d’un téléphone portable en conduisant. (1)
Rédiger un message au volant multiplie le risque d’accident par 23. (2)

Alors que :

30 % des Français utilisent leur téléphone au volant en 2016 (que ce soit avec ou sans kit mains-libres ou en connexion Bluetooth), un comportement qui se généralise puisqu’ils étaient 18 % en 2004 (61 % des moins de 42 ans).

69 % des utilisateurs du téléphone estiment que passer des appels multiplie par 5 le risque d’accident.

68 % des utilisateurs du téléphone estiment qu’envoyer un SMS multiplie par 10 le risque d’accident. (3)

Les Français perçoivent de moins en moins le danger du téléphone au volant. Même en présence de leurs enfants, 42 % des automobilistes déclarent utiliser leur téléphone (contre 25 % en 2015). Parmi eux, 36 % déclarent utiliser leur téléphone portable pour passer/recevoir des appels (contre 25 % en 2015), et 29 % utiliser leur téléphone portable pour envoyer / lire des textos ou des courriels (contre 15 % en 2015). (4)

41 % des automobilistes déclarent utiliser un dispositif mains-libres intégré au véhicule, mais 37 % le tiennent à la main et 22 % utilisent des écouteurs, des oreillettes ou un casque audio.

Et pourtant :

30 % d’informations sont enregistrées en moins par le cerveau d’une personne qui téléphone en conduisant avec ou sans kit mains libres. (5)

L’activité oculaire, notamment les mouvements horizontaux des yeux, se trouve réduite de 50 % par rapport à la conversation avec un passager ou en l’absence de conversation. (5)

La capacité de réaction d’une personne au téléphone se trouve amoindrie. A 130 km/h, la distance de décélération lorsque survient un événement se trouve allongée en moyenne de 100 mètres par rapport à la même situation sans conversation. (5)

Lire un message texte nécessite pour le conducteur de détourner les yeux de la route pendant environ 5 secondes. (5)

(1) - Etude Téléphone et sécurité routière – expertise collective de l’Institut français des sciences et technologies des transports de l’aménagement et des réseaux (IFSTTAR) et de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), avril 2011
(2) - Source Virginia Tech Transportation Institute (VTTI), http://www.distraction.gov/, official US Government website for Distracted Driving
(3) - Enquête TNS - Sofres pour AXA Prévention - 2016
(4) - Etude Attitude Prévention - les parents au volant en présence de leurs enfants - Vague 2016 - Juillet 2016
(5) - Etude Fondation Vinci Autoroutes avec le Centre d’Investigations Neurocognitives et neurophysologiques de l’Université de Strasbourg sur les effets des conversations téléphoniques sur les capacités d’attention et de perception des conducteurs – septembre 2014