Maux de tête, nausées, vertiges… Et si c’était une intoxication au monoxyde de carbone ?

Mis à jour le 03/02/2016
Maux de tête, nausées, vertiges… Et si c’était une intoxication au monoxyde de carbone ?

L’action du monoxyde de carbone (CO), gaz inodore, incolore et sans saveur peut être très rapide et sa victime peut perdre connaissance en quelques minutes.  Les premiers signes d’intoxication sont le seul moyen de détecter sa présence. Inhalé, il vient se fixer sur l’hémoglobine du sang pour prendre la place de l’oxygène, causant ainsi l’asphyxie. Lors d’une enquête menée auprès de 12 personnes intoxiquées en 2014, 10 ont déclaré ne pas avoir fait le lien avec l’intoxication au CO lors qu’elles ont ressenti les premiers symptômes, à savoir : maux de têtes, nausées, vertiges, vomissements, perte de connaissance…

Dès les premières fraîcheurs, les foyers rallument leur chauffage principal à combustion (gaz, charbon, fioul, bois, pellets…) et utilisent davantage leur chauffage d’appoint (feu à pétrole, cheminée...). Des gestes anodins qui peuvent rapidement tourner au drame notamment si l’entretien des appareils a été négligé.

L’agence régionale de santé (ARS) et ses partenaires vous rappellent qu’avec l’arrivée de l’automne, le Nord – Pas-de-Calais passe en niveau de mise en vigilance saisonnière pour les intoxications au monoxyde de carbone.

Chaque année, le monoxyde de carbone fait de nombreuses victimes dans la région et représente un risque pour chacun. Ainsi, au cours de la dernière saison de chauffe (septembre 2014  à mars 2015), dans le Nord – Pas-de-Calais, on a dénombré 424 personnes exposées au monoxyde de carbone lors d'une intoxication à domicile. Parmi elles, 78 % ont été transportées vers un service d’urgence hospitalier et 72 personnes ont été orientées vers le service de médecine hyperbare du CHRU de Lille. Au cours de cette période, 5 décès ont été signalés au dispositif de surveillance.

Depuis le 1er septembre 2015, 83 affaires d'intoxication au monoxyde de carbone, impliquant 228 personnes, ont été signalées dans la Grande région.

Il est donc capital de respecter la réglementation et d’adopter les bons gestes pour éviter l’intoxication, qui peut s’avérer fatale :
- Faites ramoner mécaniquement tous les conduits de fumées par un professionnel qualifié,
- Faites vérifier vos installations de chauffage par un professionnel qualifié,
- Aérez régulièrement votre logement et ne bouchez jamais les grilles d’aération,
- N’utilisez pas les chauffages d’appoint en continu.

Redoux et humidité : augmentation du risque d’intoxications par le monoxyde de carbone pour les prochains jours

Les utilisateurs de chauffage au charbon sont particulièrement concernés par  le risque d'intoxication au monoxyde de carbone en période de redoux. 
Si vous êtes concernés, évitez la mise au ralenti de votre appareil de chauffage au charbon pendant cette période  car cela favorise la production de monoxyde de carbone. Il est vivement recommandé de l'éteindre ou, à défaut, de laisser une fenêtre de la pièce où se trouve l'appareil entre-ouverte.

Il est important :
- de n'utiliser que des installations de chauffage correctement entretenues et ramonées,
- d'aérer régulièrement votre logement et de ne pas boucher les grilles d'aération.

Le strict respect de ces consignes est impératif pour éviter tout risque d'intoxication au monoxyde au carbone dont les conséquences peuvent s'avérer mortelles.

Les symptômes de l’intoxication sont : maux de tête, nausées, confusion mentale, fatigue. Ils peuvent ne pas se manifester immédiatement. En cas d’intoxication aiguë, la prise en charge doit être rapide et justifie une hospitalisation spécialisée.

En cas de soupçon d’intoxication, il est recommandé d’aérer les locaux, d’arrêter les appareils à combustion, d’évacuer les locaux et d’appeler les secours en composant le 15, le 18 ou encore le 112.

La pré-alerte météo

Météo-France a identifié les critères météorologiques caractéristiques des pics d'intoxications au monoxyde de carbone observés dans la région. Les pics se produisent essentiellement entre début septembre et fin décembre et touchent particulièrement les utilisateurs de chauffage au charbon.
L’analyse a montré qu’ils correspondent le plus souvent à des situations anticycloniques, caractérisées par des températures douces pour la saison et une humidité élevée appelé plus communément le redoux. Ces facteurs favorisent un faible tirage des cheminées, et rendent difficile l’évacuation des gaz, augmentant considérablement ainsi le risque d’intoxication.
A partir de ces critères, un dispositif d’alerte, basé sur les prévisions de Météo-France, est mis en place chaque année par l’ARS Nord - Pas de Calais du 15 septembre au 31 décembre. Il vise à informer la population, via les média,  en cas de situation météorologique à risque pour les prochaines 24 heures et à rappeler les conseils de prévention.

Pour avoir plus d’informations, consultez :

Télécharger Le dossier de presse de l'ARS relatif à la campagne régionale de prévention des intoxications au monoxyde de carbone PDF - 0,58 Mb - 11/12/2015

Le site de l'ARS Nord - Pas-de-Calais